Bordeaux se caractérise par son exceptionnel patrimoine hérité du 18e siècle, par de grandes figures du passé qui ont fait sa renommée intellectuelle, culturelle ou politique, et naturellement par le vin qui porte son nom.

Le patrimoine de Bordeaux est pluriel : architectural et immatériel, d’hier et de demain. Car si l’image du patrimoine est d’abord celle des belles pierres, le concept s’étend aujourd’hui aux bâtiments plus récents, aux statues et fontaines, à la littérature, à la gastronomie, aux savoir-faire et aux modes de vie.

Le premier pont

Le pont de Pierre, conçu par les ingénieurs Deschamps et Billaudel, est le premier pont construit en ville, réglant enfin ainsi l’épineux problème de la traversée de la Garonne.

La Compagnie du pont de Pierre est créée pour financer les travaux, les actionnaires devant être remboursés par un droit de péage. Face à la difficulté d’assurer une solidité parfaite en raison des forts courants, Claude Deschamps imagine, pour la fondation des piles, une assise comprenant des pilots de bois et de pierres consolidés par la vase du fleuve lui-même.
Le pont de Pierre, long de 486 mètres et doté de 17 arches, est ouvert à la circulation en 1822.

Bordeaux baroque

En partie issues de la contre réforme catholique, les communautés religieuses étaient passées de six en 1572 à vingt-six en 1684. Elles sont à l’origine des églises qui forment le plus bel ensemble de la parure architecturale du 17e. Parmi elles, l’église Saint-Bruno reste le seul élément intact du couvent des Chartreux. La décoration intérieure est particulièrement remarquable : le somptueux retable à deux niveaux comprend une Assomption par Philippe de Champaigne tandis que les murs et la voûte sont ornés de fresques en trompe-l’œil dues au peintre italien Gian Antonio Berinzago.

 

Bordeaux au 18e

C’est au 18e siècle que Bordeaux connaît son apogée grâce à une formidable expansion commerciale et démographique. Une intense activité se déployait sur les quais, notamment aux Chartrons où se négociait le vin. Des embellissements de la ville furent réalisés en partie grâce aux intendants Boucher et Tourny qui firent de la cité médiévale une ville moderne. La façade des quais, la place de la Bourse et le Grand-Théâtre sont des symboles de l’architecture du 18e siècle qui marquent la physionomie actuelle de la ville.

Les Girondins dans la tourmente révolutionnaire

 

Pendant la Révolution, un groupe politique mené par des députés de la Gironde, partisans d'une organisation fédérale de l'Etat qui venait de naître, prit le nom de Girondins. D’abord alliés à Robespierre, ils s’en séparèrent et leur chute fut précipitée lors d’une insurrection en partie contrôlée par les Montagnards. La majorité d’entre eux furent exécutés.
Près d’un siècle plus tard, on décida d’élever un monument à leur mémoire. Confié à Rich et Dumilâtre, le projet fut réalisé entre 1894 et 1899. Il se compose aujourd’hui de groupes marins et de figures allégoriques que domine une colonne surmontée d’un génie de la Liberté.
Les chevaux qui ornent les deux bassins furent enlevés pendant l’Occupation pour être fondus et ne furent réinstallés qu’en 1983. Le projet comportait en outre des groupes de Girondins qui ne furent jamais réalisés.