CHANAZ (SAVOIE)

Au coeur de la Chautagne, le village de Chanaz avec ses maisons anciennes et ses échoppes, est une commune qui se veut respectueuse des traditions tout en restant résolument ouverte vers l'avenir. Mais commençons le voyage par un peu d'histoire avec les grandes dates.

 

En 58 avant Jésus Christ, Jules César aurait emprunté la voie romaine traversant Chanaz. Puis le 30 novembre 1244, le pape Innocent IV prit le départ depuis l'abbaye de Hautecombe avec douze cardinaux, pour aller présider le Concile de Lyon et passe par Chanaz. Le 5 novembre 1391, la dépouille d'Amédée VII dit le Comte rouge, est transportée sur une barque tendue de noir, avec son Saint Nicolas sur la poupe. Celle-ci fend l'eau du Canal de Savières devant les habitants de Chanaz rassemblés sur les rives et file vers l'abbaye de Hautecombe. Au mois de décembre de cette même année, le duc Amédée VIII (Salomon de Savoie) quitte sa résidence de Ripaille sur le lac Léman pour se rendre au château de Chambéry. Le convoi emprunta le Canal de Savières et traverse la commune.

En octobre 1746, Hugonin de Montfalcon dit "Jenny le Picard" va, d'après une chronique de Yolande de France, quérir la duchesse de Savoie à Tours, abandonnant chariots branlants, voitures à ressorts, pour suivre le Rhône et le canal. En 1598, le cardinal Légat du Pape Alex de Médicis, apprenant que la peste sévissait dans la vallée du Rhône, interrompit son voyage à Chanaz où il reçut la visite du duc de Savoie Charles Emmanuel Ier qui déjeunait à Hautecombe. Le 1er décembre de l'année suivante, le même duc, s'embarque au Bourget sur le Lac avec son imposante et brillante caravane. Puis en août 1775, le roi de Sardaigne, Victor Amédée III, venu pour visiter les digues, est accueilli à Chanaz par le comte Muffat de Saint Amour dans la Grand'Maison. Cette même année ce fut le Comte de Provence, futur roi Louis XVIII, qui fit une escale à Chanaz avant de rejoindre l'abbaye de Hautecombe. Le 20 août 1857, le Prince Napoléon, cousin de l'Empereur, et sa suite, embarqués sur la "Coquette", remontent le Rhône, le canal de Savières passent devant Chanaz pour se diriger vers Brison-St-Innocent ou aboutit le "Railway".

Mais Chanaz connu également plusieurs orthographes, tout d'abord en 1090 avec Chanas, en 1259 Chanassum et Channana ou Channano, en 1302 Chanat ou Channat, en 1331 Channati, en 1410 Channaci, Channacum. Mais l'origine de Chanaz viendrait soit de chêne, soit de Canalis ou de Chanao (patois savoyard de Chenal), qui fut savoyard jusqu'en 1601 par le traité de Lyon. Puis Français en 1601, car Chanaz fut cédé par le duc Charles Emmanuel Ier au roi de France Henry IV. Redevint savoyard en 1760 (Traité de Turin). Louis XV restitua le village au duc de Savoie Charles Emmanuel III, roi de Sardaigne. En 1792, réuni à la France par vote de l'Assemblée des Allobroges, siégeant en octobre à Chambéry, la Savoie (et Chanaz) devient département du Mont-Blanc.

Après l'effondrement de l'Empire, le Duché de Savoie et Chanaz sont restitués au roi de Sardaigne Victor Emmanuel Ier en 1815 par le second Traité de Paris. Ce fut définitivement en 1860 (Traité de Turin) que Chanaz devint français, lorsque la Savoie fut réunie à la France. En effet le Duché de Savoie qui était partagé en départements de Savoie et Haute-Savoie, fut annexé à la France à la suite d'un accord entre le roi Sarde Victor Emmanuel II et Napoléon III, et ratifié par un plébiscite